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Théo GuezennecNé en1994, Il vit et travaille à Plouha« Je travaille avec les images pour penser les rapports que nous entretenons avec elles. Toutes les civilisations ont laissé des traces et bon nombre nous sont parvenues sous la forme d'images. Ensemble, elles construisent une histoire de l’humanité.Mais leur démultiplication et leur omniprésence sur tous types de supports leur permettent-elles encore de raconter quelque
chose ? voire de susciter
du doute ?»
Théo GuezennecNé en1994, Il vit et travaille à Plouha« Je travaille avec les images pour penser les rapports que nous entretenons avec elles. Toutes les civilisations ont laissé des traces et bon nombre nous sont parvenues sous la forme d'images. Ensemble, elles construisent une histoire de l’humanité.Mais leur démultiplication et leur omniprésence sur tous types de supports leur permettent-elles encore de raconter quelque chose ? voire de susciter du doute ?»

Théo Guézennec collabore avec des groupes de Langourla, de Laurenan et d’Uzel. Au travers d’images romantiques des lieux traversés où se mêleront fiction et mémoire, il souhaite créer des liens entre les trois communes notamment en y organisant des événements.

Théo Guézennec sème le trouble en associant des images sans rapports apparents – documents d’archives, photographies personnelles, témoignages… Un travail de (re)mise en scène de l’image, une étrange relation avec les fantômes, une confrontation permanente entre le regard, la mémoire, l’imaginaire et l’oubli.

Le montage d’images lui permet ainsi d’ouvrir le champ d’interprétations pour que chaque spectateur vive une expérience différente.

Théo Guézennec sème le trouble en associant des images sans rapports apparents – documents d’archives, photographies personnelles, témoignages… Un travail de (re)mise en scène de l’image, une étrange relation avec les fantômes, une confrontation permanente entre le regard, la mémoire, l’imaginaire et l’oubli.

Le montage d’images lui permet ainsi d’ouvrir le champ d’interprétations pour que chaque spectateur vive une expérience différente.

Théo Guézennec collabore avec des groupes de Langourla, de Laurenan et d’Uzel. Au travers d’images romantiques des lieux traversés où se mêleront fiction et mémoire, il souhaite créer des liens entre les trois communes notamment en y organisant des événements.

Les humains se sont de tout temps réunis pour extraire, déplacer et travailler la pierre. Les sites du néolithique nous apprennent qu’elles ont été utilisées pour rendre hommage aux morts, comme symbole de leur mémoire. Chaque emplacement était pensé, les alignements racontent l’histoire d’un temps disparu, où les humains cherchaient déjà à laisser une trace. Plus tard, les pierres seront taillées pour bâtir et on réunira les villages et ses voisins pour maçonner des maisons ou des murs. En juin dernier, à son tour, Théo Guézennec a réuni des personnes autour d’un atelier de construction, où chacun était invité à venir avec des pierres de différentes provenances pour réaliser des monticules disparates, une manière de cristalliser un moment précieux dans le temps, d’en laisser une trace. 

Pour son exposition, l’artiste présente des montages photographiques où il associe des images de roches bien précises (diorite, schiste…) à des détails de corps humains, rappelant que l’humain est étroitement liée au minéral. Contrastant avec le caractère immuable et dur de la pierre, une certaine tendresse émane de ces photographies, voire une forme de sensualité. Cette douceur se retrouve également dans ces pierres façonnées par le temps ; l’eau a modelé les Roches aux fées, des mousses et des branches viennent se faufiler entre des pierres. Les carrières d’extraction semblent endormies. Tous ces minéraux sont silencieux, comme pour préserver les histoires dont ils sont chargés.

Le milieu rural peut être sujet à l’isolement, car les distances entre les communes demandent des moyens de locomotion. Le groupe de Laurenan a justement souhaité que Théo Guézennec travaille sur l’importance des réseaux, les liens entre les communes, l’histoire des voies… Le Centre Bretagne, avec ses ajoncs, ses monolithes et autres pierres miraculeuses, est propice au développement de légendes et de superstitions. Ainsi, des personnages du passé, réels ou imaginaires, guident l’artiste au travers de sites eux-mêmes chargés de mythes.

Dans une série, l’artiste s’inspire de la légende du Revenant du Tertre-Feuillet qui hantait les landes. Il empruntait de vieux chemins, aujourd’hui tous confondus dans les terres agricoles. Pour saisir cette présence fantastique, une forme drapée est photographiée avec un temps d’exposition relativement long. Identifiable mais légèrement floue, cette présence continue d’arpenter les routes oubliées et les chemins morts, portant avec elle les histoires qu’ils portent.

La dernière image de la série est la seule bien nette, mais semble n’être plus que la trace de cette présence. 

Les anciennes gares de LCBC ont des caractéristiques architecturales identiques. Abandonnées ou réaffectées en habitations ou en hangars, elles jalonnent une voie verte qui relie les communes.

Théo Guézennec les a photographiées à la manière de Bernd et Hilla Becher – artistes allemands qui photographiaient les bâtiments de la modernités (silos, gares, châteaux d’eau…), frontalement et sans présence humaine. Mais ici, l’aspect documentaire prend une dimension dramaturgique, car les prises de vue ont été réalisées par temps orageux, avec un air de décor de cinéma.

Enfin, Théo Guézennec et le groupe imaginent un événement pour créer une nouvelle voie symbolique, en s’inspirant des « chemins morts », appellation pour les voies dont il ne reste qu’un tronçon et dont on ne connaît pas la destination finale.

En septembre, pour clore l’exposition, les randonneurs sont invités à une balade sur un sentier oublié. Il s’agira de tracer le parcours, d’éclaircir ci et là, de créer un atelier d’échange de boutures et de finir par un banquet au niveau de la chapelle Saint-Unet. Ce point est stratégique, car il se situe à la jonction de cinq communes. Dénommé La Hutte à l’Anguille, cet endroit attise aussi les imaginaires car, dit-on, s’y trouvait une auberge dont les tenanciers détroussaient les voyageurs !

Le groupe d’habitants d’Uzel souhaitait que l’artiste matérialise l’immatériel : restituer l’atmosphère de lieux singuliers et l’expérience sensible qu’ils procurent. Mais au fur et à mesure que le groupe et l’artiste ont arpenté le territoire, est venue naturellement l’évidence que ces lieux sont liés à des expériences collectives, rendez-vous publics tels que festivals et pardons, mais aussi informels chez d’hospitaliers personnages ou au bistrot. L’exposition est un parcours dans le village et se décline sous trois notions : expériences humaines, expériences des lieux et mémoire, que l’on pourrait fondre en une seule : le Genius Loci (l’esprit des lieux).

Théo Guézennec a rencontré différentes personnes dont les actions, publiques ou plus discrètes, ont créé des relations aux lieux. Souvent contemplatives, avec des apparitions de fragments de paysages, des expressions de visages attrapées au vol, des mouvements de mains, les photographies témoignent d’interactions sociales au territoire chargées d’histoires et d’émotions. Il a également rencontré et photographié les associations  d’Uzel (club de basket, salle du Kastell d’O, écoles, foyer des jeunes, groupe de danse…), toutes liées à des lieux où elles exercent leurs activités, mais aussi où se déroulent des temps de fête et de partage. Ces lieux sont aussi les endroits où l’on ouvre les portes aux autres : les équipes adverses lors des rencontres sportives, les parents aux kermesses… C’est de cet esprit d’accueil dont rendent compte les photographies de Théo Guézennec.

C’est parce qu’une image, un paysage, une voix, nous rappellent un vécu que nos souvenirs et nos imaginaires s’animent et que l’image vient nous toucher. L’artiste a réalisé des images lors des aventures et péripéties qu’il a vécues sur le territoire, avec les habitants. Certains lieux sont photographiés à des moments où les conditions atmosphériques apportent de la dramaturgie à la scène. Très picturales, ces images sont à rapprocher de la peinture romantique qui confère au Sublime, ce genre (littéraire, musical, pictural) qui élève l’âme et conduit au ravissement par des procédés qui frappent et génèrent une émotion plus forte que le beau. On y décèle même parfois une pointe de surréalisme.

À la manière du monteur de cinéma, qui compose l’histoire, lie des scènes entre elles, crée un rythme, parfois avec des ruptures d’échelles, Théo Guézennec assemble ses images pour donner un cadre de narration où chacun et chacune pourra s’immerger.

Enfin, pour ancrer son intervention dans l’esprit de convivialité propre au territoire, l’artiste a proposé au groupe d’Uzel de terminer la journée d’inauguration de l’exposition, le 9 juillet, par un grand banquet

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