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Damien RouxelNé en 1993, Il vit et travaille à Quimper« Ma réflexion liée à l'image de soi par l'autoportrait s'ancre dans mon expérience personnelle, mon héritage familial, mes racines rurales, pour questionner l'animalité, la construction identitaire, le genre, les hiérarchies, la figure du monstre... et ouvre à des questionnements universels.»
Damien RouxelNé en 1993, Il vit et travaille à Quimper« Ma réflexion liée à l'image de soi par l'autoportrait s'ancre dans mon expérience personnelle, mon héritage familial, mes racines rurales, pour questionner l'animalité, la construction identitaire, le genre, les hiérarchies, la figure du monstre... et ouvre à des questionnements universels.»

Pour Là-bas d’Ici, Damien Rouxel travaille avec les communes de Loudéac, Saint-Caradec et Trémorel. Il propose des mises en scènes faisant apparaître des figures du territoire, tout en jouant avec les saints, les fantômes et des êtres burlesques, entre héritage, présent et transmission.

Pratiquant essentiellement la photographie, la vidéo et la sculpture, Damien Rouxel crée des images fantasmées très documentées, car elles s’inspirent de l’histoire de l’art, de la mythologie ou de l’histoire, souvent avec humour. Si la figure humaine est au centre de ses photographies, c’est pour mieux regarder le « décor » dans lequel il s’immisce. Généralement vêtu d’une cotte d’agriculteur, il fait rentrer la ferme familiale, la nature, le travail et la culture populaire dans le monde de l’art contemporain.

Pratiquant essentiellement la photographie, la vidéo et la sculpture, Damien Rouxel crée des images fantasmées très documentées, car elles s’inspirent de l’histoire de l’art, de la mythologie ou de l’histoire, souvent avec humour. Si la figure humaine est au centre de ses photographies, c’est pour mieux regarder le « décor » dans lequel il s’immisce. Généralement vêtu d’une cotte d’agriculteur, il fait rentrer la ferme familiale, la nature, le travail et la culture populaire dans le monde de l’art contemporain.

Pour Là-bas d’Ici, Damien Rouxel travaille avec les communes de Loudéac, Saint-Caradec et Trémorel. Il propose des mises en scènes faisant apparaître des figures du territoire, tout en jouant avec les saints, les fantômes et des êtres burlesques, entre héritage, présent et transmission.

Le groupe de Loudéac a souhaité mettre en lumière une caractéristique immatérielle du territoire : la diversité. Celle-ci se traduit par des lieux et des temps de rencontres, de partages, de convivialité, ferments de la solidarité – à la fois réelle et désirée. Damien Rouxel a pu rencontrer les membres des différentes associations et les a invités à constituer une grande ronde en installant ses panneaux en cercle. L’artiste est le maître de cérémonie, grimé en Arlequin et avec sa cotte de travail, parfois accompagné de ses parents. Il emprunte des scènes de repas, de danse, de rencontre à l’histoire de l’art pour rendre hommage à chacune des associations.

Prétexte à se réunir, la fête est certainement une activité bretonne soutenue. Ici, La Fête du Pain prend des airs de solidarité en rejouant le dernier repas du Christ. Pour celle du Cheval, les cavaliers deviennent eux-mêmes des chevaux ! Des enfants dansent. Les matchs hebdomadaires de football sont des occasions de venir à la rencontre de celles et ceux qui ne jouent pas, mais partagent un verre et une galette-saucisse. Lors de la Fête de Saint-Martin, l’on rejoue la scène, ô combien synonyme de solidarité, où le saint découpe son manteau en deux pour le partager avec un nécessiteux.

Les coutumes prennent aussi des airs de fêtes. La communauté roumaine de Loudéac a prêté ses incroyables masques à Damien Rouxel pour un sublime carnaval. Un pardon fait la synthèse des trois projets de l’artiste où l’on retrouve des personnages également présents à Trémorel et à Saint-Caradec.

Célébrer la diversité c’est aussi visibiliser les personnes en situation de handicap, les femmes ou la communauté LGBT. Ainsi, le sulfureux tableau d’Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe, est réinterprété par Damien Rouxel qui prend le rôle de la femme nue, entre deux hommes vêtus, et qui ose remployer le triangle rose qui distinguait les homosexuels dans les camps de concentration. N’oublions pas que la veiller à la diversité reste un combat permanent.

Le groupe de Saint-Caradec a demandé à Damien Rouxel de mettre en lumière les personnes qui ont façonné le territoire ou participent à lui donner une identité. Afin d’éviter le portrait officiel, l’artiste a choisi de passer par l’autoportrait et l’iconographie religieuse où chaque personnage est doté d’un attribut révélant son action.

Fulgence Bienvenüe, le père du métro, né au pays, prend des airs de Saint-Jacques avec son long bâton surmonté du fameux M jaune. L’artiste Jeanne Malivel s’inscrivait dans un art sacré et païen, bretonnant, mais sans biniouserie ; elle est vue par Damien Rouxel comme une figure féministe entourée d’œuvres dont la cavalière (incarnée par la sœur de l’artiste) dans un paysage breton.

Alexandre Léauté, champion paraolympique de cyclisme, arbore ses médailles et fait la fierté du Centre Bretagne ; mais pas seulement lui, car Henri Caresmel, instigateur de la pratique cycliste à Loudéac et tragiquement décédé d’un accident de vélo, tient une roue, objet de son supplice. Saint-Michel terrassant un cochon figure les frères Guérin, à qui l’on doit l’abattoir le plus important du territoire. Un pèlerin recouvert de partitions rappelle Alain Le Noach, qui a récolté les chansons de l’Oust, passant d’une maison à l’autre.

Enfin, sur la grande photo, Damien Rouxel personnalise le Centre Bretagne avec son uniforme constellé des blasons des différentes communes.

Si certaines personnes sont en effet incarnées, Damien Rouxel a également souhaité représenter des types de personnages plutôt que des individus – les travailleurs de la rigole d’Hilverne, les fileuses. de lin… –, valorisant ainsi le travail collectif et ne sombrant pas dans le stakhanovisme ou la glorification.

Comme leur commune est en pleine expansion d’habitations, le groupe de Trémorel a choisi de s’intéresser au bâti du territoire de LCBC, entre les constructions traditionnelles et les différentes typologies de pavillons de ces quarante dernières années. Ainsi, d’une décennie à l’autre, les architectures transforment profondément leurs environnements. Demeurent alors des légendes ou des traces infimes des activités passées. Plus que le bâti, ce sont ses occupants qui ont intéressés Damien Rouxel, qu’ils soient fictifs ou qu’ils aient existé. Ne dit-on pas qu’un bâtiment est un autoportrait de son occupant ? Fantômes et figures carnavalesques sont alors invoqués pour raconter ces intimités.

Devant des maisons ayant l’air abandonnées, l’artiste réalise des photos de famille dont les membres jouent aux fantômes. Mais ce sont des fantômes fantaisistes, car parés de rideaux et de draps fleuris des armoires de grands-mères. L’enfance et l’espace domestique sont ainsi convoqués devant des maisons aux multiples facettes. Par ailleurs, à Trémorel, de vieilles photos de la commune pavoisent les vitrines de magasins fermés. On y voit plus des silhouettes que des portraits, avec une forte présence du vêtement. Damien Rouxel détourne ces hommages avec ses personnages chamarrés, une manière de dédramatiser l’exode rural par la gaieté.

Si la thématique imposée était le bâti, force est de constater que ces constructions établissent les paysages. Aussi, Damien Rouxel a souhaité porter un regard poétique et amusé sur le pays en perpétuelle transformation. Le carnaval est justement prétexte à se transformer : un personnage récurrent, reconnaissable à sa cotte de travail, enfile masques après masques pour raconter ces interactions entre l’homme et le paysage.

L’abattoir SVA, la zone industrielle des Trois Moineaux, la construction de la rigole d’Hilverne, la fameuse Route Nationale 164 qui vient à la fois balafrer et irriguer le territoire, les nombreux moulins et fours, c’est donc passé et présent qui sont reliés. Sans oublier la légende de la chapelle des Treize chênes, plantés en hommage aux treize enfants de son constructeur et accueillant chaque année un pardon, rappelant notre penchant à anthropiser la nature, prétexte à la création de fables.

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